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mardi 2 août 2016

Le 2 août 1944, les américains libéraient Tinténiac et la Baussaine Bretagne Ille et Vilaine

Le 2 août 1944, les Américains libéraient Tinténiac et la Baussaine

En ce 2 Août, La Baussaine a tenu à se souvenir de la libération de la commune par les troupes américaines et à rencontrer ceux qui l'avaient vécue. 


Une petite exposition a retracé les années de la guerre, les conditions de vie, la résistance et les quelques photos connues des américains à La Baussaine et en Tinténiac.



Ils étaient sept en ce mardi matin à la Mairie de La Baussaine, quelques enfants, des familles en vacances ou non encore parties, le président du club de l'Amitiè de la Baussaine, Daniel Chotard, les porte-drapeaux des FFI d'Ille et Vilaine Henri Chiloux et le porte-drapeau de l'UNC Michel Simon en l'absence du titulaire.

Le Président de l'UNC locale Raoul Le Guerhier a présenté les participants et la situation dans le canton de Tinténiac le 2 août 1944. 

Raoul Le Guerhier président de l'UNC de La Baussaine

Puis il a retracé les évènement depuis le débarquement, cités les unités qui, a un titre ou l'autre sont passées dans le village.

U.S. National Archives and Records Administration
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les parachutistes américains et les planeurs britanniques se posaient sur le sol français dans la plus grande opération aéroportée et amphibie jamais connue.

Engluées dans le bocage normand, les troupes américaines semblent piétiner.



C'est alors que l'opération COBRA est décidée fin juillet 1944. Le but est de s'ouvrir la route de la Bretagne, d'empêcher les troupes allemandes de remonter vers la Normandie et de prendre les ports de Brest et Lorient. Elle sera poursuivie par la percée d'Avranches.

Le général Patton arrive dans le Cotentin avec la IIIe armée. Il connait le pays, il est venu en voyage de noces au Mont Saint-Michel...

L'offensive débute le 25 juillet par des bombarde-ments aériens dans la région de Saint Lo. Malgré quelques erreurs de cibles, la Panzer Lehr division est détruite.







U.S. National Archives and Records Administration

Le 26 juillet, le VIIe corps américain du général Collins progresse d'une dizaine de kilomètres, enlevant Saint-Gilles puis Canisy après avoir franchi la route allant de Coutances à Saint-Lô. Devant la menace d'encerclement qui se précise, les Allemands décrochent dans la nuit du 27 au 28 juillet 1944. Vingt mille hommes du 84e corps échappent à l'encerclement.

Les divisions blindées américaines déferlent irrémédiablement vers le sud et l'ouest. Lessay et Périers sont enlevées dans la journée. Coutances est libérée le 28 par la 4e division blindée américaine du général Wood. 





Le 30 juillet, la 6e division blindée américaine du général Grow traverse Bréhal et Granville sans s'arrêter. Le soir même, Wood, fonçant toujours en pointe, s'empare d'Avranches. Dès le lendemain, il réussit à prendre intact le pont de Pontaubault, sur la Sélune, voie de passage du plus haut intérêt stratégique vers la Bretagne qu'envahit le VIIIe corps d'armée américain du général Troy Middleton


Le 1er Août la 6e DB fut attachée à la 3e Armée du Général Patton ayant pour objectif la ville de Brest en Bretagne.

Allemands devant l'église de Tinténiac (DR)



La Sister Division de la 6e DB, la 4e Division blindée avait quant à elle pour objectif la capture des villes de Rennes et de Lorient.



Le 1er août, elle traversa le Couesnon, dépassa Rennes le 4 et libéra Châteaubriant dans la soirée. Le 5, elle se retourna vers l’ouest et se scinda en deux colonnes : au nord, le CCB, par Malestroit et Baud, atteignit Pont-Scorff le 7 ; au sud, le CCA libéra Redon, Vannes et Auray, avant d’opérer sa jonction avec le CCB. Les opérations en Bretagne se terminèrent avec la libération de Nantes, le 12 août.

Devant le café de Jules Salan au Pont à l'Abbesse, de gauche à droite Thérèse Limoux, Simone Hamon, Marie Salan et Mme Cognard et sa fille dans la JEEP du 212th AFA Collection Annick Bergougniou

Les Américains sont arrivés à Tinténiac par la Basse-Forêt en provenance de Combourg. Ils sont accueillis au Pont à l'abbesse par quelques habitants.

Itinéraire au mois d'août 1944 de la 212th AFA

1 -- Antrain -- Combourg, Tinteniac, Bécherel, Quédillac
3 -- St. Meen-la-Grand, Mauron
4 -- St. Jouen-de-Lisle, La Trinité-Porhoet, Pontivy, Guéméné-Scorff -- Gourin, Landeleau, Huelgoat, La Feuillée
7 -- Thegonnec, Bodilis, Plouneventer, Kersaint-Plabennec
8 -- Gouesnou
9 -- Plouvien
10 -- Plabennec
14 -- Lesneven, Landivisiau, Comanna, Huelgoat, Landeleau, Gourin, Le Faouet, Arzano, Pont-Scorff
28 -- Plouay, Baud, Vannes, Redon
29 -- Nozay, Cande, Angers, Bauge
31 -- Chateau-Renault, Vendome, Beaugency, Bucy
Toujours dans le cadre du Combat Command A, le 212e a quitté ses positions à Avranches à 15h00 le 1er Août, vers le sud  puis est passé à  Avranches, puis vers l'ouest pour couper la péninsule de Bretagne en deux. Nightfall retrouve le bataillon à Antrain après une journée sans incident. puis ce sont Combourg, Tinténiac, Bécherel et Quédillac à marche forcée le lendemain puis le surlendemain  Saint Méen-le-Grand et Mauron.
 Le bataillon lui-même n'a pas atteint Mauron le 3 Août, mais a pris des positions sur les deux miles au nord de la ville où la résistance a tenu l'avance de la colonne. 

LA BAUSSAINE veut se souvenir

Le temps passe, les souvenirs s'estompent. Ils avaient tous en ce 2 août 1944 entre 11 et 16 ans. Ils vivaient dans le bourg ou dans les fermes de la commune.


La Baussaine l'église
La guerre, ils la connaissaient avec son lot de rationnement et de contraintes. Ils se rappellent le mitraillage des convois allemands par l'aviation alliée... Certains parlent d'avions canadiens. 

Travaillant aux champs, ils se mettent à l'abri à couvert laissant le vélo appuyé contre un arbre. L'alerte passée, de retour au pied de l'arbre, le vélo avait vécu, une balle dans le cadre l'avait tué...


la mairie de La Baussaine

On parle aussi de ce polonais embrigadé dans l'armée allemande et qui fut tué lors de l'attaque aérienne. Il fut enterré dans un champ après que les soldats allemands lui aient rendu les honneurs militaires. Sa famille rapatriera le corps plus tard.



Marianne e mairie de La Baussaine

Ils savaient que les Américains arrivaient. Ils savaient qu'ils étaient à Combourg. Des personnes de passage faisaient circuler l'information, du moins pour ceux qui pouvaient se déplacer à bicyclette. Nombre d'entre elles furent volées. L'une d'entre elles fut retrouvée par son propriétaire à la Barre de Bécherel.





Les Américains faisaient le V de la Victoire. Ils distribuaient bonbons, chewing-gum, cigarettes. C'était la première fois que des gamins mangeaient des bonbons...



Dans la crainte d'une contre-attaque les Américains installent des postes de sécurité dans le bas de la côte vers le Bourg-neuf. Des tranchées dans le blé non moissonné. 
M Collet la nuit entend du bruit, il va voir, il sera tué par la sentinelle américaine. Le lendemain, il sera ramené dans le bourg. Un officier viendra en mairie "s'excuser" et assistera aux obsèques.



Après la libération il y a bien sur eut quelques vengeances à l'encontre de ceux avaient fréquenté les Allemands.



Il y aurait même eu un terrain d'aviation à La Baussaine. Patton s'y serait posé...
La division américaine était équipée d'avions de reconnaissance pour repérer les troupes ennemis et pour régler les tirs de l'artillerie. Ces avions les PIPER se contentaiten d'une piste sommaire en terre. Un champ moissonné à La Baussaine fit l'affaire.

Puis la vie a vite repris son cours. 



Une gerbe est déposée au monument aux morts par les enfants présents. Cet instant est suivi par une minute de silence.  Un vin d'honneur est servi en Mairie.




Parmi les sept anciens, un seul homme, Paul Pinault. Les femmes comptaient Mesdames Chotard, Léa Lardoux, Pascaline Morel, Albertine Marquet, Yvonne Alix et Odette Vignier. 






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